12/01/2020
Compte rendu de la journée technique 2019 suite aux différents soucis au sein de nos élevages
Elle a pour but de développer la protection immunitaire.
Son rôle est aussi de limiter voire de supprimer la diffusion des agents infectieux (Newcastle et variole).
Il s’agit donc d’une prophylaxie collective.
Les objectifs de la vaccination
Le but est de prendre le relais des anticorps maternels quand la protection parentale existe. La vaccination est une opération délicate, l’objectif étant d’administrer la bonne dose de vaccin à
un maximum de sujets, sachant qu’il est en vain de penser pouvoir immuniser 100% des oiseaux car :
- en vaccination individuelle : travail à la chaîne, à cadence élevée
- en vaccination collective : il y aura toujours des sujets qui recevront une dose insuffisante
- dans les deux cas, il y aura toujours quelques sujets qui s’immuniseront mal, bien qu’ayant reçu une dose correcte : tous les sujets ne répondent pas de la même façon, les sujets faibles ou
stressés répondent mal.
Si le lot est composé d’animaux ou il y a plusieurs âges, il faut dans la mesure du possible faire une vaccination unique en calculant une date qui convient à l’ensemble des animaux du lot.
Ils doivent être collectifs et établis en fonction des risques de contamination de la région. Néanmoins, vacciner contre une maladie qui n’existe pas dans la région peut favoriser son apparition,
notamment avec des vaccins vivants.
Les animaux ne répondent bien au vaccin que s’ils sont en bonne santé. S’ils sont affaiblis, il y a le risque de réactions sévères.
Lorsqu’il y a plusieurs âges sur l’exploitation, utiliser si possible une seule vaccination à âge calculé, sinon préférer l’eau de boisson à la nébulisation.
Veillez à ne pas oublier les rappels.
On distingue les vaccins inactivés et les vaccins atténués.
Inactivé | Vivant atténué | |
Avantages |
- Inoffensif - Pas de réaction, pas de diffusion - Protection élevée et de longue durée - En général, association possible - Généralement, pas d’interférence |
- économique - permet la vaccination de masse (eau de boisson ou nébulisation) - beaucoup de dose et faible volume - permet d’obtenir une immunité rapide |
Inconvénients |
- manipulation individuelle des animaux - pris plus élevé - à quantité de doses égales, volume plus important - délai plus long pour l’apparition de l’immunité |
- risques de réactions vaccinales - risque de diffusion possible - durée d’immunité courte - interférence possible avec les anticorps maternels - possible interférence avec un autre virus voisin, empêchant la mise en place de l’immunité |
Indications |
- rappel surtout en reproduction ou pondeuses - certains vaccins pour des souches virulentes, n’existent qu’en inactivés |
- vaccination de masse - primo vaccination avant rappel |
Précaution d’emploi
Le mode de conservation doit être strictement respecté (généralement, au réfrigérateur, entre 2- 8 °C , sauf pour les vaccins congelés dans l’azote liquide), éviter l’exposition à la
lumière.
Toujours utiliser une dose par animal, (ne jamais mettre de ½ dose)
Ne jamais réutiliser un flacon entamé, même pour un rappel
Les vaccins inactivés sont prêts à l’emploi
Les vaccins atténués doivent subir une pré-dilution dans l’eau stérile ou minérale, de préférence de PH 5.5-6.5.
La charge minérale de l’eau doit être faible surtout en Fe et Cu, non chlorée et peu calcaire.
Choix du mode de vaccination
Vaccins inactivés : méthode individuelle, généralement sous forme d’injection
Vaccins atténués : eau de boisson (impossible avant 5/7 jours la consommation d’eau n’étant pas maîtrisée ou aérosol (nébulisation ou atomisation)
(Cas particulier de Marek. C’est un vaccin congelé qui se conserve dans l’azote liquide. On le décongèle dans un bain marie à 27°C )
Les injections
Vérifier les seringues
Vérifier les aiguilles : choisir les plus fines possibles car le stress de l’animal sera moins important, en changer régulièrement
Eau de boisson
- Opération manuelle
Préparer la solution vaccinale avec le nombre de doses et bien rincer les emballages pour ne pas diffuser le vaccin
Verser cette solution dans les abreuvoirs en plastiques, propres et réservés à cet effet.
Les abreuvoirs doivent être vides, propres, en matière plastique et en nombre suffisant.
Verser l’eau vaccinale dans les abreuvoirs avec un arrosoir plastique propre.
- opération automatique
Avec le circuit d’eau (pipettes ou bac à eau) : avant la vaccination, il faut contrôler le bon fonctionnement du matériel (pipettes ou abreuvoirs non bouchés) Couper l’arrivé d’eau suffisamment
tôt pour avoir une bonne période d’assoiffement et faire la vidange des circuits. Tenir compte d’éventuels volumes morts (fond de bac) pour cela, prévoir un peu plus de doses que de nécessaire.
Les canalisations doivent être propres : détartrage conseillé 2/3 jours avant
- qualité de l’eau à utiliser
Elle doit être potable, sans minéralisation excessive, dépourvue de tout désinfectant en particulier de Chlore (arrêter 3 j avant)
- On peut neutraliser le Cl résiduel par sécurité :
Poudre de lait : faire une pré solution en versant la quantité de poudre de lait voulue (2.5 g/l d’eau) dans 10l, bien agiter, filtrer pour éliminer les grumeaux). On neutralise ainsi
partiellement le chlore et on améliore la survie du vaccin. De plus, on donne une légère coloration à l’eau ce qui facilite les contrôles. On peut aussi utiliser du thiosulfate de sodium = 16
mg/l
- pH de l’eau
L’idéal se situe entre 5.5 - 6.5. Si l’eau est excessivement basique, on peut ajouter du vinaigre (solution économique) et contrôler le pH avec un papier pH.
Pour amener 250- 300 l d’eau d’un pH 8 à un pH 6 il faut 10-15 ml de vinaigre blanc à 7°/l soit environs 4 l .
- Volume d’eau à utiliser
Tout dépend de la consommation d’eau qui varie en fonction de :
-l’âge des oiseaux
-la température
-l’assoiffementr préalable
-le moment de la journée
On se base généralement sur l’âge en litre pour 1000 oiseaux. Par exemple pour un troupeau de 4000, de 14 j d’âge : 14*4 = 56 l . Ceci est valable avec un minimum de 40 l / 1000 / 1000
oiseaux
- Durée d’administration
Elle dure en moyenne 2 h. Si la durée est inférieure à 1 heure, la compétition est trop importante entre les sujets : un grand nombre d’oiseaux ne prendrait pas la quantité voulue. Si la durée
est supérieure à 3 h, il y a un problème de stabilité de la solution vaccinale notamment pour la BI et Newcastle, vaccins fragiles (durée de vie < à 2h30)
Pendant la vaccination, il est nécessaire de surveiller les animaux, déranger régulièrement les sujets les moins nerveux, surtout le long des murs en s’assurant qu’ils vont vers les
abreuvoirs.
L’utilisation des abreuvoirs permet cette opération. Attention cependant à ne pas déranger les oiseaux autour des abreuvoirs remplis (quand l’arrosoir est vide, revenir le remplir en passant par
les zones non pourvues d’abreuvoirs)
- Fin de l’opération
Quand la vaccination est terminée, il faut vidanger les circuits pour éliminer les restes de solution vaccinale.
Nébulisation
Il existe en fait 2 principes : la nébulisation et l’atomisation
Nébulisation | Atomisation | |
Taille des particules | 100-150 microns | 10-50 microns |
Avantages |
- peu de perte - peu de réactions |
- rapide et simple - stimulation profonde |
Inconvénients |
- perte par sédimentation - n’atteint les oiseaux qu’en surface |
- perte par évaporation - risque de réaction |
Conseils |
- oiseaux de - de 2 semaines en primo - pour des animaux un peu faible |
- oiseaux de 2 semaines mini en primo - Pour les rappels - Pour des oiseaux en parfaite santé |
Plus le virus vaccinal pénètre en profondeur (trachée, bouche) meilleure sera la réponse immunitaire et donc la protection. En revanche, cette pénétration profonde risque de déclencher des
réactions vaccinales plus ou moins graves.
Précautions
- Concernant l’appareil : il doit être réservé aux vaccinations et permettre des réglages précis. Il est conseillé de toujours utiliser des jets coniques et des masques de protection.
Avant et après la vaccination, il faut rincer à l’eau claire, sans désinfectant.
- La qualité de l’eau : doit être la même que pour l’eau de boisson. Par mesure de sécurité et aux vues des faibles quantités, on peut utiliser de l’eau minérale à pH convenable. La quantité
d’eau à utiliser est fonction de l’appareil (en moyenne ½ l pour 100 sujets en atomisation ou nébulisation sur boite et 1- 1.5 l pour 1000 pour nébulisation au sol)
La durée de l’opération est de 1 heure maximum (1 passage en atomisation, 2 passages en nébulisation)
La ventilation aura été coupée puis remise en route 15-30 mn après la fin de l’opération
- Répartition des animaux
De préférence, rassembler les animaux dans une partie du poulailler : la forte concentration favorise la bonne prise vaccinale en évitant la dispersion du vaccin.
Opérer en lumière réduite (ou la nuit) pour éviter la dispersion des oiseaux, les étouffements
Dans les zones ou sont les animaux, les éleveuses ne doivent pas être allumées, la chaleur pouvant détruire ou inactiver le vaccin.
- Nébulisation en boite
Trois passages sont toujours nécessaires : les 2 premiers sont sur les pourtours et le troisième vers le centre. La pulvérisation se fait à 20- 30 cm , les boites étant bien accolées les unes aux
autres. L’intervention dure environ 20 mn, on laisse ensuite les boites ouvertes sans être manipulées pendant 10-15 mn
- Nébulisation au sol
Le jet doit être dirigé vers les animaux en visant la tête, 20- 40 cm au dessus. Cela nécessite une buse assez longue et recourbée. Un double passage est obligatoire.
- Atomisation
Elle se réalise par jets horizontaux, 30- 50 cm au dessus des têtes. L’objectif est de former un brouillard qui entoure les têtes des oiseaux. Un seul passage est nécessaire. Il faut veiller à la
température ambiante :
- trop froide : respiration lente, inhalation plus faible, risque de mauvaise prise vaccinale
- trop chaud : respiration rapide, inhalation trop forte et risque de réactions vaccinales.
Contrôles après vaccination
Quatre cas sont possibles :
- dans les 3-6 j :
Réactions bénignes, sans conséquences sur l’apparence, la santé ni les performances des animaux. L’état est normal, il faut néanmoins veiller au confort des oiseaux.
Réactions sévères sur quelques sujets : elles sont signe de début de maladie sur les animaux les plus faibles. Veiller au confort des animaux et surveiller s’il n’y a pas d’extensions de la
maladie. Eliminer éventuellement les plus atteints. Un traitement risquerait de bloquer la prise vaccinale sur les oiseaux sains.
Réactions sévères avec tendance à la généralisation : il s’agit d’un début de maladie, il faut effectuer un traitement antibiotique pour éviter les complications. On peut envisager une
complémentation vitaminique.
Les causes peuvent être :
- des vaccins atténués
- animaux porteurs de virus sauvage au moment de la vaccination (virus identique ou voisin)
- Après 5-6 jours
Début de symptômes de maladie pouvant être du à une mauvaise vaccination, certains animaux non immunisés contaminés par les oiseaux bien vaccinés ou des virus sauvages.
Vérification de la prise vaccinale
- aquatraceur
- sérologie